NBA: au bonheur de Turiaf
LOS ANGELES (AP) - C'est une belle histoire comme le sport, même professionnel, sait parfois les générer. Six mois après une opération à coeur ouvert pour cause de malformation de l'aorte, Ronny Turiaf, 22 ans, vit son rêve éveillé.
Le Français est (re)devenu un Laker. Fort du contrat de deux ans et demi (pour un montant de 1,3 million d'euros) signé avec les dirigeants californiens, il peut évoluer sous le maillot de la fameuse franchise qui, l'été dernier, avait drafté le pivot martiniquais en bonne place.
Après un si long arrêt, le joueur français, «encore à court de condition», estime qu'il aura besoin «de quelques semaines avant de retrouver un niveau suffisant pour la NBA». Mais son bonheur est entier.
AP: On imagine votre fierté d'être enfin un joueur NBA après avoir failli connaître le pire...
Ronny Turiaf: «Quelle aventure! Je viens d'en finir avec une terrible épreuve qui a commencé le 26 juillet l'an dernier (NDLR: date de son opération). Par moments, j'ai beaucoup douté et, aujourd'hui encore, j'ai parfois du mal à me situer. Pourtant, je suis là, avec les Lakers, aux côtés de quelques uns des meilleurs joueurs de la Ligue, dont Kobe Bryant. On devrait jouer les play-off pour ma première saison NBA, quel bonheur!»
AP: Comment expliquer la rapidité de votre rétablissement?
R.T.: «Il y a plusieurs facteurs. Tout d'abord, mon problème n'était pas aussi sérieux que les médecins de Los Angeles ont voulu le dire dans un premier temps. Il s'agissait d'une hypertrophie de l'aorte. Ensuite, j'ai beaucoup été soutenu. Par ma famille, bien sûr, par les Lakers qui ont réglé la totalité des frais (100.000 euros) et aussi mon ancienne université de Gonzaga qui m'a accueilli pendant la rééducation. Enfin, je n'ai jamais perdu la foi».
AP: Votre arrivée effective en NBA vient d'être retardée par des problèmes administratifs, à savoir un permis de travail. Comment gérez-vous cette nouvelle attente?
R.T.: «J'ai tout d'abord été jouer en ligue mineure CBA, avec les Yakima Sun Kings pour retrouver des sensations, du temps de jeu, le rythme de la compétition. Cela m'a fait du bien, c'était nécessaire même si je suis un membre à part entière des Lakers. Kobe (Bryant) me l'a d'ailleurs bien fait comprendre en m'offrant une paire de sa nouvelle ligne de chaussures dès le premier entraînement. Il était ensuite question que je rejoigne l'équipe de Forth Worth, au Texas, une franchise de la NBDA associée à Los Angeles. Mais le coach Phil Jackson n'a pas trouvé cela très utile. Donc, je me suis entraîné et j'ai voyagé avec les Lakers. Mes papiers sont maintenant en règle. Je devrais débuter mardi (à Dallas) ou le lendemain contre Minnesota». AP